“La construction durable en plein essor”

Interview de notre membre Joëlle Baccialon, Gérante de JLA Leadership.

Quels sont les tendances observées dans votre industrie depuis la crise sanitaire ?
En ce qui me concerne, la pandémie de la COVID-19 a été très favorable à mon activité.

Nous distribuons des produits, des matériaux écologiques pour la construction, la rénovation et la décoration des bâtiments.

Cette période a permis à beaucoup de personnes de prendre conscience de l’importance d’un intérieur et d’une construction confortable, agréable et plus en adéquation avec l’environnement. Notre activité proposant des produits naturels et biosourcés a connu un boom pendant cette période dont nous nous félicitons. Cette attraction de plus en plus vers le naturel a permis à notre société Ecobati de proposer des solutions alternatives à de nombreux produits extrêmement toxiques par leur teneur en COV et en formaldéhydes. En effet, très peu sont conscients que nous respirons dans nos intérieurs des produits extrêmement mauvais pour notre santé et pour certains même cancérigènes. Nous avons tendance à nous concentrer sur ce que nous mangeons et privilégions la nourriture bio mais nous ne prenons pas en compte suffisamment ce que nous respirons et inhalons.

Aussi je me réjouis de ce début de prise de conscience et devons de plus en plus informer sur les risques encourus.

Quels sont les principaux challenges auxquels vous avez du faire face ces derniers temps?
Jusqu’à présent dans notre activité le challenge était de faire connaître nos produits et de développer notre clientèle. Aujourd’hui, après la pandémie nous avons bien d’autres challenges. Il est de plus en plus difficile de trouver du personnel et notamment qualifié. Il y a eu de grandes remises en cause et nous sentons que le personnel cherche de plus en plus des postes avec des horaires en dehors du week-end et il est de plus en plus difficile de les attirer avec des horaires de magasins ouverts le samedi et des fermetures tardives. En revanche ils attendent des salaires très élevés et privilégient les loisirs.

Nous avons également à subir des pénurie de matières premières notamment tout ce qui touche au bois et des délais de transport de plus en plus long. Nous sommes victimes du succès de nos produits biosourcés qui ont vu une augmentation importante de leur utilisation ce qui a entraîné des hausses de prix importantes. Les usines les mettant en œuvre n’ont pas la puissance de production pour répondre à la demande aussi les délais de livraison augmentent. Cela nous oblige à innover et diversifier notre offre en proposant notamment dans les isolants, de nouveaux produits tels que la paille de riz , le chanvre etc.

Qu'aimez-vous le plus dans le fait d'être femme chef d’entreprise?
Cela fait de nombreuses années, que je gère des entreprises et je n’ai pas l’impression d’avoir fait la différence entre la gestion des femmes et des hommes entrepreneurs. Les seuls points sur lesquels je peux dire qu’il y a une sensibilité féminine, c’est dans les relations avec le personnel car nous avons une approche plus arrondie et peut-être moins brutale que les hommes. Nous avons également une gestion plus prudente et avons davantage tendance à écouter des conseils car nous n’aimons ni les conflits, ni les rapports de force et cherchons des consensus.

D’après votre parcours d’entrepreneure, quels sont les facteurs clés de réussite ?
Et si c’était à refaire?

Il faut d’abord croire à son projet. Travailler très fort sur les études de faisabilité et avoir confiance dans ce que l’on fait. La confiance en soi est très importante car il faut que l’équipe qui travaille en collaboration le ressente pour pour créer une émulation et la motivation nécessaire au bon développement d’une entreprise. Croire en ce que l’on vend, au service que l’on apporte et savoir s’entourer. Il faut savoir s’organiser car nous les femmes devons agir sur plusieurs registres comme la vie familiale, tout en prenant le temps d’entretenir des réseaux professionnels ce que nous ne savons pas toujours faire. Je travaille à l’international et ai souvent des déplacements à faire, souvent longs, aussi il faut avoir l’appui de sa famille et de son conjoint.

Il faut également avoir l’esprit d’entreprendre, personnellement je n’ai pas l’impression de travailler mais de vivre une passion. C’est pour cela que si c’était à refaire je n’hésiterai pas . J’ai bientôt l’âge de la retraite mais je viens de créer une nouvelle entreprise. Tout m’intéresse ! bien que nous vivons des temps incertains et une période difficile avec le retour de la guerre en Europe, je trouve qu’il reste encore de très beaux challenges à réaliser car les moyens de communication modernes peuvent permettre même à des personnes seniors de réaliser de belles performances.

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