“Les femmes chef d’entreprise dans le secteur de l’innovation”

Interview avec notre membre Pascale Caron, CEO de Yunova, une société de conseil spécialisée en innovation pour l'informatique et l'industrie pharmaceutique

Pourquoi les femmes sont-elles sous-représentées dans le secteur de l’innovation ?
Bonjour, je m’appelle Pascale Caron et je suis ingénieure en informatique avec une double formation marketing. J’ai créé Yunova à Monaco dans le domaine de la Health Tech.
Quand j’ai fait mes études, nous étions 20 % de femmes dans les amphis, et un chiffre qui est passé aujourd’hui à 10 %. Ce déficit vient du fait que les jeunes filles dans les filières scientifiques ont complètement déserté la Tech au profit de la médecine et du marketing. Il faut attaquer le problème à la racine, en mettant en lumière des rôles modèles dans les lycées et en montrant que c’est un environnement passionnant ! Pendant plus de 20 ans, j’ai été immergée au cœur de la Tech dans l’innovation à l’international et je ne me suis pas ennuyée une seconde. J’ai dû constamment me remettre en question, tout change à une vitesse vertigineuse.
 À mon sens, l’enjeu est crucial, car l’Intelligence Artificielle et les algorithmes essentiellement développés par des hommes pourraient présenter des biais et ne pas prendre en compte la totalité de la population. 

D’après votre parcours d’entrepreneure, quels sont les facteurs clés de réussite ?
J’ai pas mal de recul sur les startups françaises, car j’en ai accompagné plusieurs : certaines ont réussi, d’autres ont fait faillite pendant la Covid. Avant l’idée, pour moi le facteur clef de succès c’est l’équipe. Une association n’est jamais facile, mais c’est de l’intelligence collective que naissent les plus belles réussites. Il faut savoir s’entourer d’expertises complémentaires en interne ou en externe et de diversité. Puis ce n’est pas le tout d’avoir une idée, il faut s’assurer que le marché existe. 
En dernier lieu il faut faire connaitre son projet et toucher ses consommateurs. Ce n’est pas grave si on n’aime pas se mettre en avant, dans ce cas il faut savoir ses limites et s’entourer d’expertises complémentaires.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui créent leur entreprise ?
Tout d’abord je leur conseillerais de s’inspirer d’autres femmes qui ont suivi ce parcours :
C’est dans ce but que nous mettons en lumière des femmes entrepreneures dans le Webzine, Sowl-initiative, au sein de l’association Monaco Women in finance.
Un deuxième conseil est de ne pas rester dans son coin et entrer dans une couveuse ou un incubateur de startup. Certaines sont 100 % féminines, comme « Les Premières ». Elles ont aidé une multitude de femmes à réaliser leur rêve d’entrepreneuriat ! Il existe une offre mixte également à Monaco avec la MonacoTech, MonacoBoost ou même KPMG.

Quel aspect de votre travail vous motive le plus ?
J’ai deux aspects dans ma société, je fais du conseil en innovation et j’ai également lancé ma propre activité dans la Health Tech. À ce sujet nous lançons notre gamme de compléments alimentaires dans le domaine de la Neurologie en juin. Je suis associée à un médecin expert en micro-nutrition, serial entrepreneur, qui a un laboratoire en Suisse. Nous sommes entourés d’un board scientifique, d’une équipe de développement informatique et de KPMG. Nous avons conçu des produits dans le stress, l’anxiété, les douleurs chroniques, la mémoire et la concentration. J’ai bien sûr apporté ma touche technologique, avec notamment une application de suivi de qualité de vie des patients.
Dans le coté conseil en innovation, ce qui me motive le plus c’est de m’immerger dans une société que je ne connais pas, analyser leur problématique, prendre du recul et leur proposer des solutions. Cela passe par des ateliers de co-création, car l’intelligence collective fait partie intégrante de la réponse.

Qu’aimez-vous le plus dans le fait d’être femme chef d’entreprise ?
Homme ou femme importe peu. Être chef d’entreprise est une aventure passionnante. Ce que j’aime le plus, c’est ma liberté d’action, sky is the limit !

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